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mardi 10 mars 2009

Poésie humaine

Quelque part dans le mois de mars 2005, à l'occasion de la semaine contre le racisme, j'ai été invitée à écrire un texte sur ce sujet pour ensuite le lire en introduction de la soirée en question. Ce petit texte fut bien accueilli et récolta une salve d'applaudissements de la salle où siégeait une centaine de spectateurs de toutes races. Une belle soirée, de la bonne bouffe, un beau souvenir...

Poésie humaine

En ce moment même, quelque part sut Terre, un enfant naît. Qu’il soit blanc, noir, jaune, rouge ou métissé, il offre son premier cri à l’univers de la même manière. Il respire sa première bouffée d’air. Sentez-vous le souffle de son âme qui se joint à nous?

Quelque part sur Terre, à ce moment même, un humain décède. Qu’il soit blanc, noir, jaune, rouge ou métissé, il se meurt tout comme les êtres qui le précédèrent. Comme tous les autres avant lui, en une dernière expiration, il s’évapore. Sentez-vous son souffle qui disparaît de notre univers?

Entre ces deux moments d’existence, les humains déroulent leurs chemins de vie de multiples façons. Des civilisations s’épanouissent, des cultures s’évanouissent, des hommes et des femmes se débattent entre obstacles et satisfactions, désirs et restrictions, envies et déceptions. Chaque forme humaine s’inscrit dans ce flux de vie qui fait vibrer la Terre de mille émotions.

Qu’importe la couleur de sa peau, lorsqu’un homme pleure, ses larmes sont toujours salées. Qu’importe sa culture, lorsque femme saigne, son sang est toujours rouge et de quelque origine qu’il soit, lorsqu’un enfant s’amuse, son rire a toujours la même saveur. Pourquoi haïr ces différences qui n’existent que dans l’ignorance?

Tant de richesses invisibles se cachent dans l’échange de nos différences visibles! Si nous étions tous sculptés du même bois, tous tissés de la même laine, tous uniformes et sans variétés pour nous différencier, que pourrions-nous apprendre les uns des autres?

Si l’on s’ouvre à l’inconnu, si l’on dirige son cœur sur des voies de tolérance et d’amitié, l’esprit découvrira alors toute la profondeur, toute la beauté de notre humanité. L’autre n’est pas seulement celui qui nous ressemble, celui de notre race qui partage les mêmes idées, les mêmes valeurs. L’autre c’est aussi celui qui est distinct, celui que l’on comprend mal ou point.

L’humanité possède tant de facettes étranges, pourquoi ne pas ouvrir grand ses yeux, son cœur et son esprit à toutes ces couleurs, coutumes, et différences? Pourquoi ne pas partager nos connaissances pour essayer de mieux se comprendre?

Car tout aussi différent des uns des autres que nous croyons être, nous avons tous la même essence humaine. Nous avons tous besoin d’eau, d’air et d’amour pour survivre sur cette Terre. Nous naissons tous dans une giclée de sang et nous redeviendrons tous poussières….

Les douleurs d'Aline

Les douleurs d'Aline

Aline avait un secret mais personne ne s'en doutait. Tous les jours Aline pleurait mais personne ne le savait. Aline cachait ses maux derrière ses sourires car aucun mot ne pouvait exprimer l'intensité de son malheur. Aline ne voulait pas que l'on s'apitoye sur son pauvre sort. Aline était orpheline mais ses deux parents étaient en vie. Aline faisait partie de ses enfants abandonnés que l'on n'avait jamais su aimer à leur juste valeur. Jolie, marrante, le monde extérieur la trouvait charmante mais qui pouvait imaginer le gouffre de son coeur?

Pour combattre son horreur, elle avait recherché ailleurs l'Amour qu'on lui avait refusé. Elle avait ramé sur des eaux boueuses avant de le trouver chez un grand garçon aux allures rieuses. Elle avait alors appris que l'Amour ne se parle pas autant qu'il se vit. Avec le temps, elle avait compris que les mots sont parfois vides du sens qu'ils transportent. On les dit pour se donner bonne conscience mais s'il n'y a pas de sentiments ou de gestes pour les faire vivre, ils deviennent aussi creux qu'une mine déserte.

Un mot s'entend puis se ressent, si on ne fait que l'entendre, il ne sert à rien, il devient inutile, désuet. Il faut le ressentir pour pouvoir accrocher son essence en son coeur. Les mots qui expriment l'amour ne servent à rien s'ils ne véhiculent pas l'émotion adéquate. Aline avait appris avec les années à reconnaitre l'invisibilité des sentiments. Elle ne faisait pas confiance aux mots qu'elle entendait mais plutôt aux gestes qu'elle auscultait dans le silence de sa maturité. Aline taisait sa peine car après tout qui pouvait comprendre ces douleurs étranges qu'elle gardait enfouies dans les noirceurs de son âme blessée?

Brève datée de 2005

samedi 7 mars 2009

En 2040...

En 2040...

Le printemps réveille la nature qui resplendit de lumière limpide. Le lac a retrouvé son état sauvage. L’air pur fouette nos joues roses. Quelques voiles se dessinent à l’horizon. Dans le soleil couchant ma fille, désormais femme, revient à la source de son origine. Silencieuse, je l’observe de loin, le cœur rempli de fierté. Elle repartira demain en mission pour la nouvelle station spatiale. Comme à l’habitude, je garderai ce chien qui lui rappelle tant Chanelle.

Je frôle la main de Juan à mes cotés et je me plonge dans son regard plissé de rides, il me sourit. Sa tignasse poivre et sel m’émeut sans que je ne
sache trop pourquoi. Au bord du grand lac, mon fils, devenu homme, joue avec ses propres enfants. Le temps se conjugue à mes souvenirs qui s’effacent dans les reflets de l’eau douce. Miroir de mes instants passés. Je passe une main dans ce qu’il me reste de ces boucles folles, teintées d’acajou, qui m'entourent le visage. Je sens son bras m’entourer de tendresse. Sereine. Je me fonds dans le tableau de ma vie.


Utopie réfléchie en 2006...

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Journaliste. Traductrice, Auteure. Photographe. Geekette. "Roadie" à ses heures. Dino-blogueuse qui surfe l'infernale Toile depuis ses balbutiements du siècle dernier. Se souvient de la préhistoire numérique... Maman passionnée d'une fillette au prénom ensoleillé...